Boissons alcoolisées et cavité buccale : Un cocktail explosif ?
Colorations dentaires, mauvaise haleine, irritation des muqueuses…Les boissons alcoolisées n’ont pas toujours la cote auprès des médecins-dentistes ! Et pour cause, ils sont justement associés à de très nombreuses pathologies de la cavité buccale. Mais quels sont exactement les risques d’une consommation régulière ? Existe-t-il des alcools moins nocifs que d’autres ? Une bière aura-t-elle les mêmes répercussions qu’un Mojito ? Focus sur l’alcool et la cavité buccale dans notre article CHD dédié.
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L’essentiel sur l’influence de l’alcool sur vos dents et vos muqueuses.
Avant d’aborder ses effets, comment l’alcool est-il obtenu ?
Le procédé par lequel on obtient un alcool, quel qu’il soit, est toujours le même: il s’agit d’un processus de fermentation des sucres présents dans des fruits, des légumes, ou encore des graines, par des bactéries ou des levures. Ce phénomène permet la création d’alcool et d’acide de façon concomitante, ce qui signifie que tous les alcools contiennent sans exception une part acide, une part alcoolique, et une part sucrée qui vont avoir des conséquences directes sur la cavité buccale.
Quels sont les effets de l’alcool sur la cavité buccale ?
Les effets sont multiples, et touchent à la fois les dents, les muqueuses, la langue, et les voies aéro-digestives :
La mauvaise haleine, également appelée “halitose”
Celle-ci provient de l’inflammation que crée l’alcool sur les glandes salivaires, ce qui a pour effet de diminuer la sécrétion de salive. Par ailleurs, l’alcool-par le biais de la fermentation-libère ce que l’on appelle des CSV, (composés sulfurés volatiles) qui sont les molécules responsables de la mauvaise haleine. Et pour les plus curieux d’entres vous, découvrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir à propos de la mauvaise haleine dans notre vidéo dédiée.
Les colorations dentaires
On s’en doute déjà, mais les colorations des boissons alcoolisées sont coriaces à retirer, et notamment celles des vins rouges les plus taniques. Certaines de ces colorations vont alors pénétrer dans la deuxième couche de la dent, et tacher les canaux qui constituent la fameuse “dentine”. Par la suite, il n’existe donc plus aucune autre solution que d’effectuer un blanchiment dentaire professionnel pour retrouver la teinte d’origine.
L’érosion dentaire
L’érosion correspond à la perte lente et régulière de tissu dentaire (en commençant par la couche externe des dents, l’émail) du fait de l’acidité.
L’érosion est directement due aux composés acides contenus dans les boissons alcoolisées, et elle se combine avec l’acidité produite par les bactéries. Pour mesurer ce phénomène d’acidité, on utilise ce que l’on appelle le “pH”: Plus celui-ci est bas, plus le substrat est acide.
Dans le cadre de la cavité buccale, le pH normal se situe autour de 7, mais lorsque l’on ingère des boissons alcoolisées, celui-ci peut descendre sous les 5.5, ce qui entraîne la “fonte” de l’émail de manière totalement irréversible.
Les caries dentaires
On l’oublie souvent, mais les boissons alcoolisées (et surtout les cocktails, le whisky les vins doux et liquoreux), contiennent énormément de sucres !
Par conséquent, il existe un risque accru de développer des caries, que ce soit à cause de leur teneur en sucres, mais également du pH acide qui déséquilibre la flore buccale et permet la prolifération de bactéries responsables des caries.
Enfin, du fait de l’érosion, l’émail ne protège plus la deuxième couche de la dent (appelée “dentine”) et cette dernière se retrouve exposée. Or celle-ci est beaucoup plus perméables aux attaques bactériennes responsables de caries dentaires.
En somme, 3 causes pour le prix d’une.
Retard de cicatrisation
Dans le cadre d’un acte chirurgical (dents de sagesse qui viennent d’être retirées, implant dentaire qui a été posé, etc), l’alcool retarde la mobilisation des cellules responsables de la cicatrisation, et notamment les macrophages, sorte de cellules “poubelles” qui nettoient la plaie.
Les champignons
À très long terme, on note que la consommation d’alcool à haute fréquence peut entraîner une modification de la flore buccale, ce qui peut amener au développer de candidose, c’est-à-dire de champignons en bouche. Ceci est notamment retrouvé de façon plus fréquente chez les sommeliers et les testeurs de bières et de spiritueux.
Les cancers
De loin l’impact le plus grave, reconnu par l’OMS : il existe un lien direct entre l’apparition d’un cancer des voies aéro-digestives supérieures et la consommation régulière d’alcool en grande quantité. Cette corrélation est fonction de la quantité d’alcool absorbée en moyenne par jour et de l’ancienneté de la consommation.
Quel alcool est le moins mauvais pour les dents, et votre santé en général ?
Pour vous aider, et parce que vous avez toujours voulu le savoir, nous avons classé les alcools selon leur impact sur la cavité buccale. En bonus, nous vous donnons une astuce pour limiter leurs effets !
La bière
Parce qu’elle contient tout de même une grande quantité d’eau et que son acidité est relativement faible, la bière est LA meilleure option !
Par ailleurs, plus la bière est légère, moins elle est à même de colorer vos dents. Go pour une blonde légère plutôt qu’une IPA !
Le champagne
Plus chic, moins sucré que le reste des alcools, le champagne est également moins calorique, ne tache pas les dents, mais reste tout de même acide et est souvent associé à des boissons sous forme de cocktails. Partons donc sur un verre de champagne, si possible ni dans une coupe, ni dans un flûte, mais dans une véritable coupe champenoise !
Le vin blanc et le rosé
Plus sucré que le champagne, légèrement plus acide, privilégiez surtout les vins blancs secs pour diminuer l’apport calorique et éviter les colorations. Le rosé léger est également une relativement bonne idée pour éviter l’érosion, mais a tendance à colorer vos dents.
Le vin rouge
Plus acide encore que le vin blanc, plus sucré dans la majeure partie des cas, et surtout plus tanique: le vin rouge n’est clairement pas la meilleure solution, et nécessite souvent de blanchir ses dents pour qu’elles retrouvent leur éclat..
Les cocktails
Entre la quantité de sucre, l’énorme poids calorique, l’acidité (pH faible pour la plupart), et la présence de différents spiritueux dans un même cocktail, il s’agit malheureusement d’une des pires options d’alcool qui existe.
Caries, sensibilités dentaires, mauvaise haleine: le cocktail explosif !
On pourra simplement se consoler en se disant que l’un des cocktails les moins mauvais pour vos dents reste le Mimosa, petit préféré des brunchs du dimanche…
Et du côté des alcools forts ?
Comparables aux cocktails au niveau de leur impact, retenez que la palme des pires alcools revient au :
- Whisky
- Rhum
- Gin
- Vodka
Pour clore cet article, nous vous proposons l’astuce que tout le monde désire connaître:
Afin de réduire l’effet acide de tous ces alcools, buvez de l’eau entre deux gorgées, car ceci permet de neutraliser le pH, voire même de le faire remonter légèrement. Et pour éviter les colorations, n’hésitez pas à grignoter du fromage car celui-ci contient du calcium qui permet de diminuer l’incrustation des tanins sur vos dents: pratique, délicieux, mais pas toujours évident à gérer pour l’haleine !
Pour résumer, gardez en tête que la consommation d’alcool n’est pas immédiatement ni directement responsable de toutes ces pathologies, mais c’est bien la fréquence et la quantité qui vont jouer un rôle dans leur apparition.
Si vous le désirez, consommez-en mais avec modération, et n’hésitez pas à demander des conseils auprès de votre médecin-dentiste ou de votre hygiéniste, en ce qui concerne les répercussions sur la cavité buccale.